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LES DIFFÉRENTS PROJETS
Le marché est une pratique connue dans le monde entier. Il présente de nombreuses formes, anciennes ou récentes, formelles ou informelles. Sa fonction première est la transaction. Il y est échangé et monnayé toutes sortes de biens.Mais au-delà de son utilité commerciale, le marché comporte indubitablement une forte dimension sociale: c’est un lieu de rencontre, de représentation d’un mode de vie, d’une culture, d’une époque, un lieu d’expérimentation, souvent aussi un lieu de consommation.
Fort de son rôle et influence sur son contexte, le marché se voit aussi confier de nouvelles fonctions, tels que l’habitat ou la culture. Pour réagir à cette évolution des pratiques, certains architectes se sont penchés sur la typologie du marché et ont concus des espaces nouveaux, la plupart hybrides, qui viennent transformer l’archétype commun et souvent amplifier un rôle de catalysateur social.
Malgré -et peut-être grâce!- un passé de longue date, la typologie du marché reste en constante évolution.
Comment la repenser en placant la dimension sociale et culturelle au centre de la réflexion?
En quelle mesure -et sous quelle forme- le marché peut-il constituer un outil d’activation de l’espace urbain et générer ainsi de nouvelles rencontres?
INTER-LIEUX
Bien que souvent perçue et représentée comme entité globale, une ville est loin d’être une et homogène. Il serait plus exact de se l’imaginer comme une constellation d’entités de natures et échelles diverses : quartiers, fonctions, vies, réalités, temporalités, ... Ces entités se partagent l’espace de la ville et ce faisant, cohabitent, voire interagissent. Séparant les entités: des limites. Souvent percues comme des barrières, elles peuvent enclencher ou renforcer des phénomènes de segrégation.Les limites sont pourtant nécessaires. Elles permettent de différencier, distinguer et même articuler des choses, hommes, espaces, temporalités ou rythmes. Au-delà de la simple ligne, la limite peut être considérée comme un espace avec une épaisseur propre, celle de lieux « entre » ou « inter-lieux».
« UNE LIMITE PEUT ÊTRE PLUS QU’UNE SIMPLE BARRIÈRE QUI DOMINE [...] : SI ELLE EST, EN QUELQUE SORTE, STRUCTURÉE SUR UNE CERTAINE PROFONDEUR AVEC LES RÉGIONS SITUÉES DE CHAQUE CÔTÉ. PLUTÔT QU’UNE BARRIÈRE, ELLE DEVIENT ALORS UNE COUTURE, UNE LIGNE D’ÉCHANGE LE LONG DE LAQUELLE DEUX ZONES SONT COUSUES ENSEMBLE. »
LYNCH, K. (1960): L’image de la cité*
« L’INSTAURATION D’UNE LIMITE EST UNE OPÉRATION FONDAMENTALE POUR OUVRIR UN ESPACE DE TRANSACTION POSSIBLE. IL NE S’AGIT JAMAIS SEULEMENT DE RANGER DE PART ET D’AUTRE DES RÉALITÉS DÉSORMAIS PRIVÉES DE RAPPORTS, MAIS BIEN DE LES METTRE EN RELATION DANS LEUR DIFFÉRENCE. [...] REDONNER AUX SI NOMBREUSES CLOTÛRES ÉTANCHES LA FONCTION D’UN ENTRE DEVIENT AINSI UN ENJEU CRUCIAL. »
BONZANI S. (2014): Dehors, frontières: d’une pensée de l’espace à une autre dans YOUNÈS C., D’ARIENZO R. (2014): RECYCLER L’URBAIN - Pour une écologie des milieux habités
1. Relatif à une idée de séparation ou d’obstacle. (ex : interdire, interjeter, interface, interfluve,...)
2. Relatif à l’intervalle spatial ou temporel entre deux corps ou deux phénomènes. (ex : interstice, intervalle, intergalactique, ...)
3. Relatif aux relations mutuelles ou de réciprocité. (ex : interallié, interaction, ...)
"INTER"
Ne pourrait-on pas repenser notre perception de ces inter-lieux, questionner leur potentiel en tant qu’espaces capable de générerde(s) (nouvelles) pratiques et imaginer un dispositif d’activation afin de les transformer en lieux d’échange ?
MARCHÉ
Réalisé au sein de la HEAD Genève, l'atelier de projet [inter]marché se propose d'explorer les limites au sein de la ville et de tester en quoi ces frontières ressenties -même si souvent non visibles- ont un potentiel en tant que lieux d'échange, d'interaction sociale.
Au cours des huit premières semaines et en s'appuyant sur recherches et analyses urbaines, les 14 étudiants de l'atelier ont esquissé en binôme des propositions spatiales sur sept sites genevois.
Un des projets a été choisi, afin d'être réalisé à l'échelle 1 et testé in situ, par l'ensemble de l'équipe d'atelier, sous le titre „A vos marcs!“.